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C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
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Et Moi

  • AR.NO SI
  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

28 novembre 2020 6 28 /11 /novembre /2020 10:29

– Dites donc les amis, je me demandais, est-ce que le mot livre est venu avant ou après la chose livre ?

– … !

–  Est-ce qu’il y a d’abord eu un « truc », avec des pages et des mots écrits dessus et on s’est dit ensuite, tiens on va appeler ça « livre » plutôt que « topinambour » ? Ou bien est-ce que quelqu’un avait le mot « livre » dans la tête, s’est demandé ce qu’il pourrait nommer avec et a décidé de fabriquer un livre plutôt qu’une clé à molette ?

– … ?

– Vous voyez ce que je veux dire. Est-ce qu’il y a…

– Désolé, on a une partie de Sept Familles à terminer, répondirent Œuf et Poule.

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27 novembre 2020 5 27 /11 /novembre /2020 03:09

W

Les wapitis ont le Wi-Fi. Je répète, les wapitis ont le Wi-Fi. W donc. Double V ? Non, double U, disent les Anglais. UU !? Auraient-ils la berlue ? Cela dit, ce pourrait être aussi bien un M culbuté, ꟽ, ou un E couché, Ш. Amy ꟽinehouse, Simone Шeil. Ça passe bien, non ?

C'est la fatwa du show-business. Je répète, c’est la fatwa du show-business. Pour la petite histoire, le W a acquis tardivement la nationalité française, même si les Wisigoths et autres gens du Nord le connaissaient et l’utilisaient depuis longtemps. Aujourd’hui, il sert surtout à dire des mots d’ailleurs, en wallon, wolof ou en dialecte wu.

Un whisky sec pour maman squaw. Je répète, un whisky sec pour maman squaw. Cette naturalisation récente explique une prononciation flottante : c’est [v] dans Wagon ou W.-C., mais c’est [w] dans Webmestre ou Water-polo. Dans talk-show et slow, la lettre est muette. Quant à la prononciation de BMW, certains font entendre un simple V (peut-être pour évoquer le vrombissement du moteur) quand d’autres font sonner un double V (pour faire plus riche, sans doute), les indécis se contentent de dire BM. Ça passe aussi.

Un bon sandwich au wakamé. Je répète, un bon sandwich au wakamé. W est la 23e lettre, mais en fait la dernière à être entrée dans l’alphabet officiel au milieu du XXe siècle. La première génération de mots issus de cette immigration s’est déjà bien intégrée. Par exemple : « les cowboys mangent peu de kiwis dans les westerns ». Ça passe tout seul.

Le dos crawlé du clown Bozo. Je répète, le dos crawlé du clown Bozo. Les joueurs de scrabble le savent bien, les mots en W sont malgré tout plutôt rares. Or, les choses changeront peut-être un jour. Internet et son globish pourraient bien offrir une revanche au W. On le sait, il est triplement présent dans son sigle, WWW pour World Wide Web. Sans parler de Wikipédia, le nouvel ami des étudiants qui ont rompu avec Denis Diderot et Pierre Larousse.

Le roi du twist est nul en whist. Je répète, le roi du twist est nul en whist. Les mots en W de la dernière génération, très souvent issus du numérique, sont très prolifiques. Considérez par exemple les mots composés à partir de Web : Webzine, Weblog, Websérie, Webdocu, Webdesign, Web-apéro, etc. La famille est déjà très nombreuse. Ça passe sans problème.

Pas de webcam dans le talweg. Je répète, pas de webcam dans le talweg. Et la forme de la lettre alors, que nous inspire-t-elle ? Pas grand-chose à vrai dire. Une paire de moustaches, un chameau dont on ne saurait distinguer la tête de la queue, deux hirondelles volant en escadrille, un serpent qui manquerait singulièrement de souplesse ? Rien ne s’impose. Le W ressemble à un V doublé.

Ça swingue Wendy dessous ton sweat. Je répète, ça swingue Wendy dessous ton sweat. Pourtant certains disent que c’est évident, le W est un Wagon. Non, pas d’accord. Que la lettre évoque le mot, oui, mais un Wagon en forme de W n’irait pas bien loin. Ou peut-être un Wagon-silo, ça passe tout juste.

Un wrap gavé de wasabi. Je répète, un wrap gavé de wasabi. En attendant de voir les mots en W perdre totalement leur étrangeté, il est encore bien difficile d’écrire un texte avec des mots contenant la lettre. En revanche, on peut opportunément utiliser ces mots pour envoyer des messages codés. Ça passe tout seul.

Les wahhabites interviewés. Je répète, les wahhabites interviewés.

 

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26 novembre 2020 4 26 /11 /novembre /2020 09:47

– Dis donc, j’ai vu tes cousins tout nus dans l’assiette, avec juste une feuille de salade pour les cacher. Franchement quelle indécence, s'indigna Poule.

– C’est ça, fais la sainte-nitouche, répliqua Œuf. Moi, j’ai vu ta sœur dans le plat, les cuisses en l’air et sans ses plumes. Beurk ! C’était obscène.

– Est-ce que quelqu’un voudrait j…

– Noooon, hurlèrent Poule et Œuf.

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25 novembre 2020 3 25 /11 /novembre /2020 08:32

– Nous sommes responsables et solidaires, vous, vous êtes des égoïstes. Et vlam !

– Nous sommes libres et vivants, vous, vous êtes des moutons. Et bam !

– Est-ce que quelqu’un voudrait jouer aux Sept Familles, proposa Panda ?

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24 novembre 2020 2 24 /11 /novembre /2020 03:19

Sans un horizon pour le laisser résonner, l’héritage devient vite une cacophonie maniaque.

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23 novembre 2020 1 23 /11 /novembre /2020 10:19

Vous allez dire encore que j’ai mauvais esprit, mais quand même quelque chose m’amuse. Lors du premier confinement tout le monde (absolument tout le monde, assureurs, boulangers, politiques, pharmaciens, journalistes, banquiers, gens du spectacle, cosmonautes, sportifs, experts…) remplaçait le traditionnel « au revoir » par le généreux « et portez-vous bien ! ».

Je remarque que cette belle conclusion a disparu ; je ne sais qu’en conclure.

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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 03:24

Soi

On peut se parler à soi-même, s’énerver contre soi, on peut rire de soi, on peut se mentir, s’encourager ou s’accabler, on peut se gratter, se toucher, on peut s’en vouloir, se faire plaisir, se regarder, mais il me semble, je me trompe peut-être, qu’on ne peut ni se câliner ni même se sourire.

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21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 03:23

Décroissant mais esthète, il utilisait les cendres de ses proches pour entretenir son jardin zen et les os de ceux qui refusaient l’incinération pour construire des mobiles.

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20 novembre 2020 5 20 /11 /novembre /2020 03:44

X

C’est explicite, X est une croix. D’aucuns verront un envol d’oiseaux, des épéistes belliqueux croisant le fer ou les pieds d’un curieux tabouret ; d’autres décriront un casse-noix ou un gaillard vigoureux appelant les applaudissements après le récit de ses exploits (mais là, quand même c’est exagéré !). Non, un examen exhaustif serait vain, X est une croix, point.

Sans vouloir vexer quiconque, précisons qu’il ne s’agit pas de la croix du Christ ┼, pas le crucifix. Non, il s’agit de la croix de l’interdiction – interdixion faudrait-il écrire –, comme dans le Code de la route. Le X est l’expression de l’interdiction.

Cette croix a peut-être quelque chose de religieux, mais derrière tous les exemples, elle exprime en creux une prohibition exclusivement humaine. Une interdiction qui délimite les lieux en excluant ainsi les territoires extrêmes, ceux des dieux, ceux des animaux.

La croix, c’est la loi, lex disaient les Romains, mais une loi extraordinaire, la loi fondamentale, à savoir l’exigence première censée apporter la paix en régulant les excès, bref la loi qui fixe l’humanité de l’homme. Voilà pourquoi elle porte sur le sexe. La crucifixion initiale, c’est celle du sexe et toutes les autres lois ne sont que des annexes à ce codex fondateur.

Le X est sexuel et le seXe est réglementé. On parle parfois de sexualité pour rendre la chose plus savante, on la confie à des experts, docteurs en sexologie, ce qui est une autre façon de la censurer. Le lexique est souvent prétexte à l’exercice d’un pouvoir et le sexe ne fait pas exception, bien au contraire. Parfois aussi, on déguise la lettre, comme pour s’excuser ou expier quelque faute ; on en fait un double C culbuté, ƆⅭ. Il a beau se cacher, le X est seXuel. Et plus on le met à l’index, puis il excite.

Plus on l’interdit, comme un vice monstrueux, plus il exerce sa fascination. Honteux, on le cache ici, mais on l’exhibe là et l’on fait commerce d’excitation, c’est l’industrie du X et le règne des proxénètes. Ce n’est pas mieux, ça devient même hideux. C’est ainsi, l’interdiction donne du prix. Le sexe est délictueux, mais le délit est délicieux.

Dans les deux cas, condamnation par des tribunaux de faux dévots ou exploitation par d’odieux trafiquants d’organes, il y a confiscation, par excès ou par défaut. Les deux axes du X se croisent, les deux C s’accolent, les vertueux et les vicieux se confondent. Les pieux qui censurent sont souvent les libidineux qui consomment. Le seXe est à lui tout seul un oxymore.

Rien de ceci n’est faux, mais examinons plus avant ; la chose sans doute est plus complexe qu’on ne le croit. Le X pourrait bien se révéler précieux en ces temps de repli frileux et de xénophobie décomplexée.

Il est des croix qui biffent, excommunient, qui interdisent et excluent, soit, mais d’autres donnent à voir aussi et exposent des choix. Les croix peuvent être les fardeaux de portefaix, elles peuvent signer les adieux faits à la nécessité. Le fastidieux se fait exaltant et le licencieux, exigeant. La censure pour les peureux, sans devenir un appel à la luxure, se transforme en invitation pour les aventureux.

Je m’explique. La croix, c’est aussi la croisée des chemins, quand quatre, six ou dix exils nouveaux s’offrent à l’exploration. Le X dessine une cartographie luxueuse et désorientée. Le X ouvre des lieux géométriques inconnus et fabuleux. Le X convie à des expéditions textuelles.

On peut écrire des textes hétérodoxes aux élans fructueux à même la chair. Les seXes – X est aussi la marque du pluriel et le mot devrait s’écrire ainsi pour attester une stricte équité – ne sont plus réduits alors aux seuls organes génitaux, ce qui les rendrait fort ennuyeux. Ils ne visent plus exclusivement un présumé climax. Peut-être existe-t-il un centre exact, le nœud du x, point radial et radieux, mais il faut extrapoler, s’évader, expérimenter aussi bien les sentiers ténébreux que les chemins lumineux. La voix, les yeux, les cheveux sont autant d’excursions qui peuvent mêler l’exquis au mystérieux.  

Le X est un appel à l’existence des seXes. Il nous dit qu’exister, c’est excéder, c’est s’exiler, loin hors de la doxa – lieux communs et voix triviales. Non sans paradoxe, les extrêmes sont à proximité, dans le creux des reins, dans les jeux de mains, dans les aveux tendres et affectueux des amoureux.

Le X est un appel à l’expression des seXes. Tantôt silencieux, tantôt prolixe, le poète des seXes développe un lexique audacieux pour des temps nouveaux. Loin des réflexes, il invente des gestes gracieux.

Le X est un appel au voyage des seXes, sans doute faudrait-il les exfiltrer hors de la chambre exiguë des époux jaloux, là où les lits conjugaux les retiennent en otage.

Le X est excentrique, si l’on veut, mais il émeut tous les yeux et voile toutes les voix. Il brille et brûle comme les feux de la vie.

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19 novembre 2020 4 19 /11 /novembre /2020 03:52

La possession ruine l’estime comme la disponibilité menace la considération.

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18 novembre 2020 3 18 /11 /novembre /2020 08:52

Les hommes n’aiment rien tant que prévoir et chaque prévision qui se révèle juste leur semble être une victoire ou mieux une vengeance contre le désordre du monde.

Et de là-haut, assis sur une molécule d’eau, le hasard se tord de rire.

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17 novembre 2020 2 17 /11 /novembre /2020 03:53

Décale ta vie.

On se comprend n’est-ce pas ? Je veux dire enlève la cale qui t’empêche d’aller.

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16 novembre 2020 1 16 /11 /novembre /2020 07:51

Tout est vain, en effet. Et alors, pourquoi faudrait-il toujours que tout soit utile et efficace, que tout ait un but et une raison ?

Tout est vain, certes. Et cela ne nous empêchera pas d’aller jeter des galets dans l’eau avec beaucoup de concentration et de plaisir.

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15 novembre 2020 7 15 /11 /novembre /2020 03:26

– On a tous une mission et c’est important de savoir pourquoi on est là. Moi j’ai été conçu pour rendre les gens bons.

Il sortit une botte de persil et son grand couteau.

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14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 03:27

Foie avec les pieds !

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13 novembre 2020 5 13 /11 /novembre /2020 03:45

Y

D’emblée, la lettre nous semble venir d’un autre pays. Ayatollah iranien, bayadère hindoue, bey turc : que des étrangers. Même chose pour les animaux, oryx de Libye, hyène rayée du Moyen-Orient, mygale, yéti ; ou pour les végétaux, ylang-ylang de Mayotte, yuzu japonais, peyotl, yucca. Y aussi pour les créatures étranges : cyclope, cynocéphale, lycanthrope, satyre. Le Y ne serait-il pas la plus étrangère des lettres françaises, sympathique, mais pour le moins typée.

Il faut commencer par son nom. Ça peut sembler incroyable, mais il n’y a pas de y minuscule en grec. Il y a bien un i grec, c’est le ι qui s’appelle iota ; il y a aussi un u grec, le υ qu’on appelle upsilon et qui devient souvent y en français, comme dans ὑπόθεσις (hupothesis) qui donne hypothèse. Vous y êtes ? Un i oui, un u bien sûr, mais pas de y minuscule en grec. Il n’y a là rien de bien curieux, le u minuscule devient un Y majuscule (en grec, pas en français). Vous voyez ? Si on veut du Y, c’est chez les Yankees qu’il faut aller. Mais soyons prudents, ni i ni u, il s’y prononce ouaille, comme dans why, pourquoi. Et après tout, why not?

Bon, essayons d’avancer. Que voyons-nous en regardant un Y ? On peut imaginer un type les bras levés en V, mais la posture est polysémique : soit il est en train de s’apitoyer sur son sort (oh non, why me encore !), soit c’est le symbole de la victoire (Yes!, traduction : youpi ! j’ai gagné !).

Why?, c’est aussi la question que poserait la génération Y dès qu’on leur demande de faire quelque chose (des hypocrites qui maquilleraient leur paresse en volonté de comprendre). Faciles à identifier, ces hypermodernes portent tous un Y sur la poitrine, le fil de leurs écouteurs. Employés instables, demandant à être choyés, ils seraient infidèles en retour. Ces analyses aucunement étayées confondent concepts et stéréotypes. Je ne sache pas que demander why? soit un signe de dysfonctionnement. Et si Y était une lettre philosophe ? La lettre du refus des croyances, de la condamnation des mythes, du boycott des dogmes, la lettre du questionnement ? Y, la lettre est seyante ; why?, le mot est stylé (j’y reviendrai).

Parlons de la forme Y. Même si l’on n’est plus très clairvoyant, on devine un verre à cocktail (certains imagineront Hemingway buvant un Bloody Mary au Harry’s bar, d’autres penseront à Marilyn Monroe dégustant le Royal Blue Sky des champagnes Pommery et s’il y en a qui voient Sean Connery boire un whisky Suntory, c’est qu’ils n’ont jamais vu de verre à whisky).

Et puis il y a ceux qui distinguent un cygne à deux têtes, une gueule de lynx stylisée, un yack rasé de près, le lance-pierre de Tom Sawyer, un yogi psychédélique, un psychopathe voleur de tricycles… (Allez-y vous aussi, c’est distrayant.)

J’aime bien le Y, il ne paye pas de mine, mais j’y vois un rythme singulier, il est loyal sans être ankylosé, il est dynamique sans être fuyant. S’il y avait un sens à parler ainsi, je dirais que je vois une hyperbole sans cynisme et, au risque de paraître sibyllin, un lyrisme sans hybris.

Certains croient reconnaître le symbole générique de l’alternative. Pour les voyageurs, c’est une patte d’oie synonyme de choix crucial ; pour les métaphysiciens, c’est l’archétype de la liberté éthique ; pour les mystiques, c’est la dyade matricielle ; pour d’autres encore, c’est l’opposition yin et yang occidentalisée.

Tout cela est trop mystérieux à mes yeux, ce signe n’a rien d’un hiéroglyphe illisible et je me méfie de la tyrannie du binaire. Je ne crois pas au mythe du couple originel et la dualité systématique me semble effrayante. Tout commence à trois pour moi (un, deux, trois, allez-y !). Or, précisément, le Y est un triptyque. Plus que le 0 ou 1 de la cybernétique, il me rappelle le peace and love du hippy citoyen du monde.

Le Y est dynamique parce qu’il est ternaire et asymétrique, ce n’est pas un duo ni un duel. Le U, le T, le H, par exemple, sont parfaitement symétriques et deviennent vite ennuyeux, parce que le reflet engendre la noyade spéculaire ou la paralysie, c’est physique. Ces signes se reflètent, se répètent et bégayent à l’infini. Vous allez penser que je yoyotte de la touffe, mais c’est ce que je vois. Le Y est décalé, il est joyeux, il rayonne et appelle à voyager ; il ouvre et tourne comme un cycle abyssal de questions, why? why? why?, pour toujours répondre, tout aussi joyeusement, Yes! Yes! Yes! comme Molly Bloom.

Alors oui, Y a côtoyé beaucoup d’étrangers et traversé nombre de pays. Comme un Ulysse toujours sur la route, Y nous rappelle que les langues, aux paysages apparemment fixes, sont plutôt des odyssées peu prévoyables.

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12 novembre 2020 4 12 /11 /novembre /2020 03:16

Le respect devient l’alibi de l’orgueil

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11 novembre 2020 3 11 /11 /novembre /2020 03:37

Cet architecte m’a piégé, l’imitation était parfaite. J’ai pris ses fenêtres pour des trompe-l’œil.

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10 novembre 2020 2 10 /11 /novembre /2020 12:17

Le monde est comme caviardé et nous livre des bouts de choses qui se masquent mutuellement. Les mots sont là, silencieusement pourtant, pour simplifier et compléter ce texte profus et confus.

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9 novembre 2020 1 09 /11 /novembre /2020 03:43

Make greatness great again, pourrait-on dire.

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8 novembre 2020 7 08 /11 /novembre /2020 03:28

Hier au théâtre, c’était danse japonaise contemporaine.

La troupe revenait pour la deuxième fois. Ma mémoire, une fois encore, me lâcha et une lamentable amnésie me tourmenta pendant plus d’une heure. Impossible de me souvenir. Heureusement je pus paisiblement apprécier les dernières minutes du spectacle, je venais de retrouver le prénom de cette jeune comédienne assise trois rangées devant moi.

La danse ? Oui, c’était pas mal.

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7 novembre 2020 6 07 /11 /novembre /2020 12:16

– Est-ce que quelqu’un a vu mon peigne ?

– Tu veux pas arrêter de faire ton intéressant, dit Poule à Œuf.

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6 novembre 2020 5 06 /11 /novembre /2020 06:32

J

Sans vouloir vous faire injure, pour le J, j’aimerais jouer mon joker. Je n’ai aucun préjugé contre cette lettre, mais voilà, je ne vois rien. Je vous entends déjà me juger. « Espèce de rabat-joie, tu n’as aucune jugeote, le J c’est la lettre de la jeunesse, du jasmin, du jazz et des jupons et tu ne trouves rien, goujat ! » Non vraiment, au jour d’aujourd’hui (un jeudi de janvier), je ne vois toujours rien et j’envisage de passer à la lettre suivante.

 « C’est pas d’jeu », objecteront certains dans leur jargon, exigeant que le J fasse l’objet d’un traitement juste. Oui, mais justement, le J ne ressemble à rien. Ni à un maharajah, ni à un jambon, ni à un pyjama, ni à Jean Jaurès. Pas plus à un porte-jarretelle comme on en portait jadis sous les jupes, encore moins à un danseur de jerk, un fumeur de marie-jeanne ou un jacaranda en fleur.

Je pourrais toujours faire le jacques et vous dire que je vois un Don Juan en jean poursuivi par un mari jaloux, vous dire que je vois Jésus dénoncé par Judas et arrêté au jardin des Oliviers, vous dire que je vois la si jolie Jade sur sa trottinette jaune, que je vois Jupiter en pleine scène conjugale ou Djibril qui laisse traîner sa djellaba. Je pourrais continuer à me jouer de vous et dire que le J ressemble à une pousse de soja, qu’il est le faux jumeau du I ou que c’est un jars déjanté qui se prend pour un cygne.

Vais-je tricher jusqu’à la fin ? Inutile, vous m’avez percé à jour. Le sujet me dépasse. Je ne suis qu’un minuscule jongleur de mots et je jette l’éponge face à cette majuscule. C’est aussi que les mots en J sont trop rares : quelques verbes difficiles à conjuguer au subjonctif (que vous jasassiez), quelques adjectifs impossibles à placer (jaculatoire), quelques conjonctions (jusqu’à ce que), quelques noms de judokas japonais (Shōzō Fujii) et seulement un juron (jarnicoton !). C’est beaucoup moins que la majorité des lettres. Non, avec le J, je vais être franc-jeu, je n’y arriverai jamais.

Allez, je me jette à l’eau quand même. Alors voilà ce que je vois, c’est très peu, mais c’est déjà ça, un jet d’eau, un jeu d’eau et un parapluie fermé qui apporte un je-ne-sais-quoi d’absurde. Désolé, mais je n’ai rien à ajouter.

Je me trompe peut-être, mais je vous sens peu enjoué, vous attendiez une joute jubilatoire avec la langue et vous obtenez une galéjade fade, un verbiage sans véritable enjeu. Dans cette jungle alphabétique, je ne jouerai pas les jusqu’au-boutistes. Au risque de passer pour un je-m’en-foutiste, je capitule et j’en reste à cette jambe de parapluie fermé, le J aura eu raison de moi.

« C’est pas d’jeu » disiez-vous ? Alors peut-être vais-je vous rejoindre sur un point, jouons, jouons davantage. Et si le J n’était qu’une lettre à jouer, à jouer seulement ? Une lettre qui vous fait rajeunir, qui vous fait retrouver la joie de batifoler sous la pluie avec un parapluie fermé, ce qui est peu judicieux. Certains jurent quand il pleut, leurs projets tombent à l’eau ; d’autres se réjouissent et font la java. Soit, mais allons plus loin : pourquoi joue-t-on ? Sans me lancer dans des conjectures ennuyeuses, je m’interroge. Le jeu ne serait-il pas le moyen d’échapper au joug du sérieux ? Le jeu ne serait-il pas le moyen de n’être plus le jouet des ordres et des croyances ? Le jeu ne serait-il pas le moyen de déjouer les pièges d’un je qui surjoue toujours ?

Jeux de mots, jeux de mains, jeux de rôles, jeux de je. Sans doute est-il temps d’en finir avec une vision péjorative du jeu, au mieux juvénile, au pire préjudiciable, pour enfin le réhabiliter – ce ne serait que justice ! Il ne s’agit pas de séjourner dans la semaine des quatre jeudis, il s’agit de dénoncer le rejet injustifiable de l’innocence et de la joie de celui qui joue sous la pluie (avec son parapluie fermé).

N’importe quel jury objectif en conviendrait, le sérieux et le calcul n’ont pas fait leurs preuves. Alors, ne pourrait-on essayer plutôt le jeu, l’art et l’imagination ?

 

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5 novembre 2020 4 05 /11 /novembre /2020 11:03

La nostalgie doit beaucoup aux relations troubles entre mémoire et imagination.

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4 novembre 2020 3 04 /11 /novembre /2020 18:19

Le plus rapide d’entre nous, le plus habile, le plus riche, le plus savant, le plus tendre, le moins malhonnête jamais ne sera sur l’autre rive.

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