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C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
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  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

17 février 2024 6 17 /02 /février /2024 03:32

[Brief an eine junge Möwe]

Chère Mademoiselle Mouette,

Oui je sais, vous ne m’avez pas écrit, vous ne m’avez pas envoyé vos poèmes et vous vous moquez bien de mon avis. “Les leçons, c’est pour les cons, criez-vous, la poésie, c’est tout pourri”. Ça tombe bien, je ne viens parler ni vers ni rime et c’est moins une leçon qu’une hypothèse que je risquerai.

Plutôt que de rentrer en vous-même et chercher à décrire l’intime intouché, ouvrez-vous aux vents errants et dansez vos histoires, car la douce rugosité du dehors, me semble-t-il, n’attend que vos mots. “Mais c’est quoi ton délire, piaulez-vous, tu me prends pour Shakespeare, moi je sais pas écrire et lire c’est encore pire.”

Vous préférez les nouveaux océans de déchets puants aux espaces iodés que des horizons glissants cultivent. Je ne vous juge pas Mademoiselle Mouette. Plutôt, je me demande pourquoi, interminablement, les périples incertains apportent fatigue et joie quand les séjours nourrissent et ennuient. “Que du bla-bla pour intellos, riez-vous, du charabia pour alcoolos.”

À l’évidence, vous goûtez l’assonance, et l’allitération a votre admiration – si je peux m’amuser aussi. Faites si c’est un jeu libre, mais vous savez sans doute que le filet piège souvent le thon et le carrelet quand il manque toujours l’élan et le souffle. “Grand merci pour l’image monsieur pêcheur de mots, vous mettrez au chômage les meilleurs prêcheurs pros.”

Vous êtes légère et insouciante, et me faites rire aussi, mais vous avez raison, Mademoiselle Mouette, et c’est sans doute pour moi que je vous écris. J’ai besoin de vous parler pour mieux m’entendre et me déchiffrer, peut-être. “Vraiment pas tout compris, cher Monsieur de l’Écrit, mais si je vous fais rire, pas besoin de saisir.”

(Décidément, ça ne s’arrange pas ici, pensa Gros Lulu qui passait par là ; il avait trouvé un CDD dans un blog voisin.)

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26 juin 2013 3 26 /06 /juin /2013 11:02

Il est des mots qui s’exposent, prolixes et ventrus comme des concierges documentés ; d’autres, amers et froids comme des guides de musée, s’imposent.

Rares sont ceux qui se proposent, précaires et incertains comme des visiteurs étrangers, sonores et singuliers comme des danseurs enivrés.

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22 juin 2013 6 22 /06 /juin /2013 11:51

Je suis un grand rêveur à la peau claire et la main faible

amateur pourtant de caramel salé

j’habite un horizon inquiet aux blessures multiples

que de grotesques bananiers font un peu oublier

je me souviens des danses du ventre du feu de la terre

des nuits sans fatigue que la lune approuvait.

Le sang a déserté et les salles d’attente sont blêmes et surpeuplées

parfois j’entends au loin des voix des cris des chants aux accents bigarrés

que le désordre est beau quand il n’est pas honteux

que la folie est douce quand elle est sans douleur.

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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 08:47

Mais que valent ces mots furieux qui tempêtaient comme des héros d’époque sur les crêtes éblouies de la nuit et que le froid blafard du matin tait et fatigue misérablement ?

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 11:35

Le tourment courtois et déroutant du poème.

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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 16:55

Je cherchais un mot lavande ou safre, je pensais que cela irait bien avec tes bottines rouge garance.

J’ai trouvé « Jacaranda ».

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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 08:17

Au pays des longs chemins

L’eau de lune n’est pas armée

Et la nuit chante si le matin mord

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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 10:47

Cantonniers de la langue, les poètes aiment à prendre soin des bas-côtés ; c’est moins lisse mais plus fleuri.

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 02:00

Tous ces matins blancs oubliés dans le tiroir du bas

Mais le sel du temps et le drap des corps

Parce que le creux de la main réveillée

Porte loin le geste, loin devant l’attente

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 14:03

Facile la poésie, suffit d’élider. Bien sûr, il y a la rime et les pieds, ça c’est très difficile, mais pour le reste, faut élider. Enlever la tête pour être plus près du cœur. Trop facile.

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 13:13

J’aimerais vous écrire un long poème silencieux, doucement ponctué d’exclamations souriantes, à peine quelques tendres inquiétudes, modestement.

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 15:00

Chaque matin, patiente et indulgente, l’aube s’applique à blanchir nos vies, mais bien vite, avec zèle et fierté, nous réécrivons tout, presque à l’identique, jusqu’à notre dernier défaut.

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 10:25

Le frisson dure peu

Mais sa traîne d’émois

Murmure longtemps encore

Au clair de la peau.

À ravir, te dis-je,

Ces émotions faibles

À la puissance diffuse.

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 16:55

Le poète voit plus les différences que les ressemblances, voilà pourquoi, souvent, il écrit − et cela ne va pas sans agacer, à la longue − d’interminables listes.

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 11:28

Le langage donne au monde sa lumière. La poésie ajoute les feux et les ombres.

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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 03:00

Et le retour de la vague. Pour toujours inachevé. Interminablement.

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 10:05

Le poète a quelque chose du pêcheur. Souvent, il s’installe à l’aube au bord de la page, rapproche l’horizon et efface le reste. Alors il rêve à peine, à quelques épopées muettes. Puis il attend, à voix basse. Parfois il rentre bredouille, pas le moindre fretin à gribouiller. Qu’importe, il a pêché quand même, ça oui, et pendant trois bonnes heures. Il reviendra.

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 13:29

Le vent sait être léger avec les promesses du soir ; la mer seulement, peut la fidélité.

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 03:00

Que serai-je demain ? ces rêves sont engageants et ne sais quel choisir.

Aujourd’hui tu es là, les mûres sont colorées mais un peu courtes en bouche.

Il était beau hier, les filles aux nattes brunes croisées à la récré.

La vie est une leçon de conjugaison simple et complète si l’on sait éviter les temps circonflexes.

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 21:01

De quel bois est-il fait, poète, ton crayon, pour qu’il porte si loin de si lointains souvenirs.

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 03:00

Désirs emmaillés

Histoires embrouillées

Dessine-moi une carte

Trouée d’îles perdues.

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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 03:00

Elle a le cœur en foutoir

Elle se cogne aux désirs et confond tous les temps

Parfois elle range un peu

Elle joue la femme en paix

Elle récite l’alphabet et les horaires des marées

Et puis ça recommence

Elle oublie la grammaire et se trompe de couleur

Elle perd ses clés le chat lui parle

Elle change de nom la lune l’appelle

Elle a le cœur en foutoir

Le dedans qui chamboule

Parfois range un peu

Finit ses phrases avec un point

Et puis ça recommence ça recommence

Les saisons bousculées et les visages

Embrouillée chahutée

Point-virgule ton sourire

Elle dit

À la ligne.

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 03:00

J’ai désappris l’hiver et ses silences de neige

J’habite un alizé aux parfums de jasmin

Ses levers introuvables ses livres humides et longs

Les nuits y sont rapides et les matins pressés.

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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 03:00

Café noir

et tiède.

Comme

l’ennui.

– Hé l’ami, viens fêter !

Alcool blanc

et sec.

Comme

l’oubli.

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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 03:00

Elle ferme sa porte le soir mais sa fenêtre donne sur le jour de ton rire.

Alors elle écrit ton nom sur le mur et invente des dialogues très osés.

Elle refuse de dormir la première et va camper dans la cuisine.

Sous la table.

Et la table est un toit, et la table est ta bouche, elle est un ciel de bois, elle est un lit nervuré pour ton corps à l’envers.

Et l’univers au loin tendrement s’éteint.

Et s’endort aussi le temps sans penser au matin.

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