De quoi se plaint-il l’ours polaire, sait-il seulement ce gros balourd, que certains travaillent une vie entière pour se la payer leur piscine ?
De quoi se plaint-il l’ours polaire, sait-il seulement ce gros balourd, que certains travaillent une vie entière pour se la payer leur piscine ?
La poésie, comme une étrangère que vous comprenez mal et qui pourtant vous rappelle quelqu’un.
La mort, ça n’arrive qu’aux autres, et pour cette raison, justement, c’est terrible.
N’est pas poète qui radote
N’est pas prophète qui fayote
N’est pas athlète qui clabote
N’est pas esthète qui marmotte
N’est pas désuète qui fricote
N’est pas ascète qui pelote
N’est pas discrète qui tripote
N’est pas honnête qui vous décalotte – eh non !
N’est pas très net qui se déculotte – quoi ?
Mais qu’importent le nez, l’aorte, la tête et le cul du copilote
Le poème est là qui insupporte ou réconforte
Et le poète aussi qui vous décrotte l’épiglotte.
Comme un pays, le vieux, il ne bouge pas, on le visite et on l’écoute mais il ne bouge pas. Comme un pays, il vous accueille et vous raconte, le vieux, là, puis vous laisse partir, mais il ne bouge pas. Le vieux, entre la terre et le ciel, il porte le temps. Longtemps. Alors, quand il meurt le vieux, c’est un pays qui s’efface et vous laisse sans lieu.
Tant de restes de ce qui passe s’entassent.
Mais de ce qui s’esquisse ?
L’homme est un être fini, lit-on dans les gros livres.
Certes. Très limité même, voire franchement borné.
Star Wars. Comment ça 7ème épisode ? Quelque chose m’aurait échappé ?
J’aime les livres corsés et à infusion lente. Je les consomme très serrés et jamais avant de me coucher.
On est jeune tant qu’on l’ignore ; on est vieux dès qu’on s’y résout.
– Dis donc Saint Pierre, t’as vu, ils recommencent en bas ; c’est marrant leur jeu. Tu crois que je serais élu si je me présentais ?
– Bof, ce serait ric-rac, Allah est très haut dans les sondages ; il faudrait faire alliance avec des petites religions.
– Quoi ? Impossible, je suis monothéiste.
– Non mais tu leur laisserais juste quelques sièges, tu serais tête de liste.
– Non mais ça va pas. Dieu, tête de liste. Et puis quoi encore ? Saint Pierre, vice-président, peut-être ! Allez, arrête tes conneries et retourne bosser.
– Ouais, j’en ai marre, je me fais toujours engueuler, on me pose une question, je réponds moi…
Écrire vite
Et se taire
Lentement
Le conflit, souvent, rend les animaux inventifs et beaux : le poil se dresse, le croc s’expose, l’œil s’irise. Chez l’homme, c’est l’inverse. Dans le débat, il exhibe sans complexe ce qu’il a de plus vil, de plus bas, de plus laid.
Ce n’est pas parce que leur passé m’ennuie que leur futur m’amuse.
J’aime ceux qui sont doués pour la présence.
La température monte, c’est incontestable, mais est-ce dû au réchauffement climatique, à l’animosité des débats ou au déséquilibre hormonal d’une humanité vieillissante et frileuse.
Ils commencent à sérieusement m’agacer, s’ils continuent à déconner comme ça je reprends la main et prédestine tout le monde, s’énerva Dieu.
Des bleus au front ? des idées noires ? Renoncez à barricader vos rives et bariolez vos rêves.
Mal de dos ? maux de têtes ? Cessez de loucher dans l’assiette de votre voisin et saluez l’horizon.
C’était mieux avant, tu te souviens, le soleil était plus bas et les hommes sentaient moins fort, dit une éphémère à son vieux mâle fidèle.
Des ballonnements ? des flatulences ? Évitez le ressentiment et chantez plus souvent.
L’humain, cet humus des rêves les plus aériens.
Préserve un peu de sauvagerie en toi – comme un petit parc naturel intérieur.
Et qui pour rassurer l’océan en pleine tempête qui ne demande qu’à amuser les baigneurs et taquiner les pêcheurs ?
La nuit n’abolit rien, elle révèle l’intime et le lointain.
Et qui pour rassurer le paon introverti et pataud ?