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C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
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Et Moi

  • AR.NO SI
  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

12 septembre 2018 3 12 /09 /septembre /2018 02:46

– Allez, on fait la paix, dit Lapin à Carotte, je suis ton copain, tu es ma pote.

– C’est ça, tu me prends pour une dinde, rétorqua Carotte décidément peu amène.

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11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 02:01

Parfois je commence ma semaine par un footing, je pars bien avant l’aube pour rentrer avec les premiers feux. Je me sens alors - comment vous dire ? - non pas comme le maître du monde mais comme son complice (et je souris intérieurement comme la maîtresse comblée qui laisse son amant et rentre pour le petit déjeuner de ses enfants et sa journée de travail).

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 02:41

Je hais les donneurs de leçons, maîtres, gourous et autres coachs et n’ai qu’une chose à transmettre : vous êtes seul face à l’essentiel, vous n’êtes pas le seul dans cette situation mais vous êtes définitivement seul.

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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 03:48

Mais d’où pouvait bien venir cette enfant ? Que se passait-il ? J’échangeais depuis trente minutes avec une enfant de neuf ans et demi sur nos projets d’écriture respectifs ! Quelque chose m’échappait !

« Oui, cela arrive souvent que les lecteurs n’aiment qu’une moitié du livre et curieusement, ce n’est pas toujours la même. Il faudrait que l’on puisse acheter des demi-livres, comme à la boulangerie, des demi-baguettes. Bon, mais maintenant que tu as la fin de ton premier livre, il faut que tu penses au deuxième. Je te donne un conseil. Tout le monde va t’attendre au tournant, tu vas être sous pression et ce sera très difficile. Alors écris-le vite, ton deuxième livre et sans forcer. Cela ne sera pas facile parce que tu auras presque tout mis dans ton premier et qu’en plus tu devras garder tes bonnes idées et ta meilleure technique pour le troisième. Tu comprends, ne traîne pas, ce n’est pas le moment de viser le prix Nobel. Ensuite, quand tu auras écrit ton deuxième, les lecteurs, un peu déçus, n’attendront pas le troisième cette fois et là, tu pourras travailler tranquillement. »

« Je vois. Faut que je trouve un truc un peu facile alors. Dis, ça ne t’ennuie pas si j’utilise ta technique du grand-père pour mon deuxième livre. » Elle me fixa très sérieusement et après une dizaine de secondes éclata de rire, « attends, je plaisante ».

« Donc, si je comprends bien, ton troisième livre, ça doit être ton meilleur, un peu ton chef-d’œuvre. Je vais le commencer en même temps que le deuxième alors, pour prendre de l’avance. Et pour le quatrième, comment on fait ? »

« Si tu as réussi ton troisième, après tu n’écris plus, tu danses. »

« Ho ! c’est joli. Bon, j’ai compris. Ça me fait encore beaucoup beaucoup de travail. J’espère qu’un jour, je danserai. Toi, ça se voit bien que tu es un écrivain parce que même quand tu parles, déjà tu danses un peu. »

Moi, j’avais plutôt le sentiment de tituber, je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. Je regardais Nora.

« Je sais, Zaïna n’est pas une petite fille comme les autres, mais si ça peut te rassurer elle aime jouer à la Bonne Paye, ne rate jamais un épisode de Candy et adore les bonbons. »

Zaïna avait alors levé et agité son poignet afin de me montrer son bracelet en bonbons. « Mes préférés c’est les soucoupes en hostie avec de la poudre qui pique dedans, mais les bracelets c’est plus commode quand je vais chez mon père ; j’ai aussi le collier. Tu en veux un ? »

En disant non, je remarquai un bracelet en tulle à peine visible sous les bonbons.

« Je sais ce que tu regardes, oui, normal, tu préfères celui-là. Je sais pas comment vous faites, vous les grands, pour ne pas aimer les bonbons. Ça, c’est maman qui me met ce bracelet de mariée, je le garde longtemps et quand il est abîmé, elle m’en fait un autre. » Puis Zaïna mit sa main à côté de sa bouche pour la cacher et baissa la voix pour que sa mère n’entende pas : « elle, elle en a un à la cheville, pourtant elle a pas de mari puisqu’elle est séparée de mon papa depuis très longtemps. »

« Zaïna, sois gentille, ne raconte pas ma vie à tout le monde. Tiens, voilà ton père. Allez file, chérie ; à lundi. »

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8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 03:08

Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son fusil.

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7 septembre 2018 5 07 /09 /septembre /2018 02:14

Parfois, surtout quand j’écris vite, je ne suis pas d’accord avec moi.

Le problème, c’est que je ne sais plus qui je suis, je ou moi ?

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6 septembre 2018 4 06 /09 /septembre /2018 02:17

Et si la littérature renonçait à la production intensive et se mettait au zéro déchet et à la frugalité joyeuse ?

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5 septembre 2018 3 05 /09 /septembre /2018 02:59

Première à gauche après l’horizon, ensuite, c’est tout droit, c’est un peu long mais la vue est belle.

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4 septembre 2018 2 04 /09 /septembre /2018 02:27

Les mots, c’est un peu comme avec les voisins. Parfois ils arrivent groupés et insistants, juste quand on a autre chose à faire et parfois, alors que la porte est ouverte et la bouteille au frais, personne ne vient et la phrase se refuse.

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3 septembre 2018 1 03 /09 /septembre /2018 02:23

Le bavardage est une nuisance, mais il est trop grossier pour passer inaperçu ; le silence, comme ces gaz mortels invisibles et inodores, ruine sournoisement.

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2 septembre 2018 7 02 /09 /septembre /2018 03:46

J’étais littéralement abasourdi ; personne ne m’avait jamais dit que c’était ça un enfant, ou peut-être que tous n’étaient pas comme Zaïna. Comme chez sa mère, son visage était traversé par une alternance d’ombre et de lumière : elle partait dans une tirade, concentrée, fermée, imperturbable, les traits tirés, les yeux perdus, elle te laissait complètement seul et tout à coup, elle revenait et plongeait son regard de braise noire dans le tien pour finir par sourire et te donner l’impression que le monde ne comptait plus que deux habitants.

« Mon problème, c’est que je sais pas comment finir. Je voudrais quelque chose de pas normal, enfin pas comme un chemin qui s’arrête et stop, dernière page, plus d’histoire, fermez le livre. Mais je trouve pas. »

« En effet, c’est très difficile une fin. Et moi, je suis comme toi, j’aime bien les fins qui finissent sans finir. Écoute, je crois que j’ai une idée pour ton livre. Si j’ai bien compris, la première fois que Séraphin répare un problème, il ne peut pas raconter d’histoire, ou bien il doit raconter une histoire de quelque chose qu’il n’a pas fait la fois précédente puisqu’il n’y a pas eu de fois précédente, normal, c’est la première histoire. »

« Oui, ça c’était mon deuxième problème, il y a rien avant le début, normal, alors Séraphin ne raconte pas d’histoire la première fois. J’ai inventé un truc, que c’est parce qu’il était pressé d’aller au secours d’un ourson qui se noyait, qu’il avait pas le temps de raconter d’histoire et qu’il reviendrait plus tard. Mais mon livre est bancal. »

« Pauvre bête, je comprends Séraphin ! Alors écoute, voilà mon idée. Je crois qu’on peut résoudre tes deux problèmes en une fois. Juste après sa première étape, tu pourrais peut-être lui faire raconter l’histoire de ce qu’il va faire lors de sa dernière étape. C’est simple. Par exemple si à la fin du livre, il répare un pont écroulé qui coupait en deux un village et séparait deux amoureux (par exemple Roméo et Martine) alors, la première histoire de ton livre porterait sur ce pont. »

« Ah oui, c’est génial. Bien sûr, avant le début, il y a la fin ! C’est exactement ça, j’aurais dû y penser. Et après la fin, il y a le début. Normal. Merci, merci, merci ! »

« Je t’en prie, cela me fait plaisir ; entre écrivains, on peut se donner un petit coup de plume ! C’est vraiment bien d’écrire. Et ton père, il écrit aussi ? »

« Non, il répare des ordinateurs. C’est un bon bricoleur comme Séraphin, mais l’écriture, c’est pas son truc. Heureusement qu’il n’y a pas que des écrivains comme nous, il faut aussi des gens qui lisent, normal. Bon, mais comme je t’ai donné ma technique, tu pourrais pas me donner la technique de ton prochain livre ? »

« D’accord. Alors, c’est une correspondance entre un grand-père et sa petite-fille. Ils s’écrivent parce qu’ils ne peuvent pas se voir ; lui est en prison et elle a déménagé très loin dans une île des mers du Sud. Au milieu du livre, on comprend que le grand-père a tout inventé, il s’écrit lui-même des lettres parce que sa vie en prison est terrible et il regrette parce qu’il aurait pu avoir une vraie petite-fille s’il n’avait pas fait des choses horribles étant plus jeune (mais cela, je ne te le raconte pas). »

« Chouette, j’adore, c’est génial. Et c’est drôle, mais ton grand-père, tu sais, je me doute bien que c’est très mal ce qu’il a fait, peut-être même qu’il a tué quelqu’un, mais je l’aime quand même et j’aurais adoré lui écrire des lettres. »

« Attends, ce n’est pas fini. Presque à la fin, on comprend qu’il n’y a pas de grand-père en prison, mais juste un garçon, un peu plus vieux que toi qui écrit tout, il veut faire un cadeau aux deux personnes qu’il aime le plus au monde, sa petite sœur qui a une maladie incurable et son grand-père qui est très vieux et va sûrement mourir bientôt, alors il les fait un peu rentrer dans son livre avec leur vrai nom et raconte des choses qu’ils se sont vraiment dites pour qu’ils aient une histoire plus longue que leur vie. »

« Euh... la petite fille, elle meurt à la fin ? Dis donc, toi non plus tu n’écris pas des histoires de princesses. Peut-être que je lirai que la première moitié quand tu l’auras fini. »

 

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1 septembre 2018 6 01 /09 /septembre /2018 02:25

L’écriture serait-elle la revanche des incapables et l’agitation, celle des illettrés ? Mais comment se vengerait-il alors, mon beau-frère, qui est mou et baluche ?

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31 août 2018 5 31 /08 /août /2018 02:22

Comme il est inconstant, l’humain. Après avoir déforesté une bonne partie de la planète, voilà qu’il parle aux arbres et les enlace, après avoir éliminé bon nombre d’espèces animales, voilà qu’il cherche à réveiller le puma ou l’aigle qui dort en lui, après avoir exploité et maltraité les enfants, voilà qu’il en fait des rois intouchables.

Bon c’est vrai que par ailleurs, invariablement, il continue de trouver très drôle l’émission bruyante et intempestive de gaz malodorants.

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30 août 2018 4 30 /08 /août /2018 02:32

Pendant longtemps j’ai essayé vainement de m’opposer à lui ; il en sortait toujours vainqueur. Avec l’âge, j’ai appris à l’esquiver, l’ego, je ne lui fais plus front, je le laisse parler, il s’épuise vite et n’insiste plus – comme un voisin fatigué qui serait devenu discret.

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29 août 2018 3 29 /08 /août /2018 02:13

Je suis pour l’interdiction de la chasse.

[Ceci n’est pas un aphorisme, n’a pas de second degré, n’est pas drôle, pas profond, pas poétique. Parfois le reste est naïf et démuni, désarmé.]

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28 août 2018 2 28 /08 /août /2018 08:16

Les symboles, les rites et les totems contre la vanité des choses ; mais quoi contre la vanité des discours sur la vanité des choses ?

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27 août 2018 1 27 /08 /août /2018 02:54

Être moderne, c’est oublier et se croire inventif ; être génial, c’est inventer et faire oublier.

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26 août 2018 7 26 /08 /août /2018 02:45

« Bonjour, ma mère m’a dit que tu es un écrivain. »

« En effet, oui. Et toi, quel âge as-tu ? »

« J’ai neuf ans et demi. Moi aussi je voudrais être un écrivain. J’écris déjà des histoires. »

J’essayais de compter pour trouver la date de conception. Neuf ans et demi plus neuf mois, on est fin novembre 1991 – j’ai toujours été nul en calcul – ça fait dix ans un quart. Il faudrait que je convertisse tout en mois. Ça fait juin 1980 ; mais non, impossible, je l’aurais vue enceinte ! Juin 1981, alors ? Mais début juin ou fin juin ? Ah, mais non ça fait mai 1981 ! Non, pas mai, on était encore ensemble !

« Quand je suis chez mon père, c’est pas lui qui me lit des livres, c’est moi qui lui raconte mes histoires et quelquefois, j’arrive à l’endormir. »

« Ah oui, c’est drôle. Et quand auras-tu dix ans ? »

« Ben à mon anniversaire, bien sûr, le jour même, normal. »

Elle avait dit cela très sérieusement, m’avait regardé sévèrement en pinçant les lèvres, je ne comprenais pas, est-ce qu’elle me reprochait quelque chose. Subitement et sans prévenir, elle éclatait de rire. J’essayais d’oublier le problème de date. Je souriais de bon cœur. Elle ressemblait à sa mère, à part les cheveux frisés, le même visage rond et surtout ces yeux tout noirs et si profonds. C’était la première fois que j’approchais d’aussi près une chose comme ça, je veux dire un enfant. La première fois même, je crois, que j’avais une conversation. Je me doutais bien que ça parlait, mais je n’avais pas idée que l’on pouvait dialoguer avec.

« C’est bien d’écrire, parle-moi de ton dernier livre alors. » Tout en disant cela, je me voyais poser cette question et me trouvais complètement ridicule ; ce n’était sûrement pas ce que l’on devait dire à une enfant de dix ans. Je cherchais quelque chose de plus approprié, j’allais lui demander si elle voulait boire un verre de grenadine ou un diabolo menthe, elle avait dû voir le film. Sans m’en laisser le temps, elle enchaînait.

« D’accord, mais en fait, je vais te parler de mon premier livre (parce que, en vérité, j’en ai écrit qu’un seul, mais aussi j’ai neuf ans et demi seulement). Il est pas encore fini. Je te préviens tout de suite, mais toi tu vas comprendre, c’est pas des histoires de princesses que j’écris. »

« Mon livre, il raconte l’histoire de Séraphin. Séraphin c’est un homme qui marche sur la route sans jamais s’arrêter et partout où il passe, il rencontre des gens qui ont des problèmes et lui, il leur fait du bien, mais attention, c’est pas un magicien ou un dieu qui s’est déguisé, c’est juste, moi je dis comme ça, un bricoleur génial, parce qu’il sait tout réparer et il sait toujours trouver une solution à tous les problèmes. À chaque fois, quand il arrive, il répète la même phrase : "Si vous avez un problème, alors moi j’ai une solution et nous allons réparer ça." Tu vois, c’est comme le refrain d’une chanson. Maman elle appelle ça une ritournelle, j’adore le mot. »

« Après, il y a autre chose, à chaque fois avant de repartir (quand il a trouvé la solution et qu’il a réparé), tous les gens du village s’assoient en rond sur la place et Séraphin leur raconte une histoire, toujours. Mais cette histoire, c’est pas n’importe quoi, c’est ce qu’il a fait dans le chapitre d’avant, mais en plus court et en mieux arrangé. Par exemple, je t’explique, dans le premier chapitre c’est un village où dans toutes les familles il y a exactement deux enfants, c’est comme ça, et à chaque fois à Noël, le Père Noël donne un seul vélo à chaque famille, alors évidemment, il y a des bagarres et des vols et même des crimes et des vengeances après. C’est ça justement qui énerve le Père Noël alors il continue à donner un seul vélo pour les punir, normal. Quand Séraphin arrive, c’est une vraie guerre dans le village, alors il réfléchit et au Noël suivant, il fabrique des tandems avec chaque vélo et des bouts des anciens vélos cassés et chaque enfant a alors une place et en plus ils se font des copains. Tu vois, c’est juste un exemple. Le deuxième chapitre, c’est une histoire de pommier qui fait trop d’ombre au voisin, à la fin de l’histoire du pommier (que Séraphin résout, mais je t’explique pas sinon c’est trop long), Séraphin raconte l’histoire du tandem du chapitre Un. Tu comprends ? »

« J’aime bien ma technique parce que comme ça, je raconte deux fois la même histoire, la première fois c’est un entraînement et la deuxième fois je trouve de nouveaux trucs quand même pour pas répéter exactement et arranger. Si tu veux prendre ma technique pour ton prochain livre, je peux te la prêter. »

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25 août 2018 6 25 /08 /août /2018 02:43

Pas de juge plus sévère que celui qui partage le vice du condamné.

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24 août 2018 5 24 /08 /août /2018 02:50

– La vie est quand même plus belle à deux, disait chaussure gauche à chaussure droite, regarde béret là-haut, le pauvre s’affaisse un peu plus chaque jour.

– Alors ça, c’est bien des propos de pompes, au ras du bitume, répliqua ceinture. Moi je préfère être seule que mal accompagnée, vous avez vu les deux bretelles, complétement ridicules.

– Moi, je ne sais pas quoi en penser, dit bracelet, quand je suis seul, ben je me sens un peu seul justement mais dès qu’on est deux, ça ne manque pas, on se chamaille, et à trois c’est le chaos.

– C’est vrai ça, conclurent-ils ensemble, tout en retournant, seul ou accompagné à leur méditation arithmético-politique.

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23 août 2018 4 23 /08 /août /2018 02:32

Et tu échangerais une poignée de petits cailloux (ceux qui trouent le fond de ta poche et sonnent quand tu coures) contre une myriade d’étoiles trop vieilles, déjà mortes ou peut-être rêvées.

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22 août 2018 3 22 /08 /août /2018 03:20

Alors là, ce n’est vraiment pas de chance. Je fais du sport depuis quelque temps, je soigne mon port et ma mèche, j’investis dans le textile, tout cela me coute et voilà justement que toutes les filles avancent le nez sur leur GSM.

Tant pis pour elles.

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21 août 2018 2 21 /08 /août /2018 03:17

L’indécis, le crétin, préfère les promesses généreuses du ‟tu l’auras” aux réalités chiches du ‟tiens”.

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20 août 2018 1 20 /08 /août /2018 03:10

Le théorème de Pythagore fonctionne sous l’eau, la tête en bas et même dans un monde sans humains. Alors je m’interroge : abstraire, est-ce transcender ou négliger ?

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19 août 2018 7 19 /08 /août /2018 02:44

Nora m’avait donné rendez-vous le soir même chez Angelina, le célèbre salon de thé de la rue de Rivoli.

« Je sais, ça fait plus de dix ans que je suis partie, j’aurais pu donner des nouvelles. Excuse-moi. C’est important, il faut que je te parle, ce soir. »

Qu’est-ce qu’elle pouvait bien me vouloir après tout ce temps, après la brutalité avec laquelle elle m’avait quitté. Angelina ? Quel drôle d’endroit, ce n’était vraiment pas son style. En plus, je détestais le chocolat chaud. Dix ans. Dix ans et elle réapparaissait comme elle avait disparu, avec la même violence. Il était quinze heures à peine, je n’avais rien à faire et j’étais nerveux ; j’avais encore quatre ou cinq heures à attendre, alors, en descendant le boulevard des Italiens, je m’étais arrêté au Paramount-Opéra ; on jouait Les Amants du pont Neuf de Léos Carax.

Le film me semblait intéressant, mais je n’étais pas concentré, j’avais dû en rater plus de la moitié. Je me demandais si elle avait beaucoup changé ; dix ans quand même. Nous avions été, nous aussi, des amoureux du pont Neuf. Ils ne le sauront jamais, Alex et Michèle, mais nous avions été avant eux les amants du pont Neuf ; c’était il y a dix ans, entre novembre 1980 et juin 1981. Dans le square du Vert-Galant, avant eux, nous avions regardé les péniches passer, en chantant Renaud ou en lisant Gary. Aujourd’hui, Nora devait avoir trente-deux ans. Deux scènes du film m’avaient tiré de ma rêverie, deux travellings, quand Michèle et Alex traversaient le pont, ivres et amoureux, en courant, sautant, dansant au son des orchestres qui fêtaient le bicentenaire de la Révolution (Michèle y était incroyable de grâce, d’abandon, d’allégresse et de confiance, c’était sublime) et quand ils couraient nus sur une plage, Alex le sexe en érection, à contrejour. Juliette Binoche qui jouait Michèle était tellement belle, elle me rappelait Nora quand elle éclatait de rire. Quant à Denis Lavant, il était génialement fou. Moi, je ne lui ressemblais pas. Il y avait une très belle scène encore quand Michèle, qui perdait la vue, allait une nuit au Louvre avec un ancien gardien qui avait volé les clés, voir un autoportrait de Rembrandt éclairé à la bougie. Cette histoire d’amour passionnel se terminait bien et j’avais regretté ce happy end qui ne me semblait pas à la hauteur du film : après avoir sauté à l’eau du pont, ils avaient été repêchés par un couple de vieux bateliers. Cela étant, comme j’aurais aimé faire le voyage Paris-Le Havre avec Nora, sur une péniche, comme eux ! Dix ans et Nora allait réapparaître, qu’est-ce qu’elle voulait ? Et moi, qu’est-ce que je veux, qu’est-ce que je voudrais ?

 

 Chez Angelina, je l’ai vue arriver avec une petite fille.

« Bonjour, je te présente ma fille Zaïna. Excuse-moi, comme d’habitude son père est en retard, c’est son week-end, il devrait passer la prendre d’une minute à l’autre. »

J’étais estomaqué et tout interdit, incapable même de seulement dire bonjour ; cela avait dû se voir. Nora avait une fille. Nora avait une fille d’une dizaine d’années ! S’apercevant de mon trouble, elle m’avait alors glissé à l’oreille, « ne t’inquiète pas, elle n’est pas de toi ». Comment ça, pas de moi ? Bien sûr qu’elle n’était pas de moi ! Je le voyais bien, son père devait être nord-africain. Là n’était pas le problème. Le problème c’était qu’il y a dix ans, nous étions ensemble ; je préférais ne pas vérifier, mais elle avait dû être conçue vraiment très peu de temps après notre séparation. Ce qui d’ailleurs ne changeait rien.

 

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